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Conclave au Vatican, 3 cardinaux africains parmi les favoris

Mis à jour le 6 mai 2025
Publié le 06/05/2025 à 3:16 , , , , , ,

« Retirez vos mains de l’Afrique » ! Ce cri lancé par le pape François à Kinshasa, en février 2023, résonne encore. Deux ans plus tard, alors que l’Église catholique s’apprête à élire un nouveau pape, l’Afrique n’a jamais été aussi présente dans les spéculations. Trois noms de cardinaux africains émergent parmi les favoris.

 

Le 21 avril 2025, les cloches de Rome sonnaient le glas. Le pape François venait de rendre l’âme à l’âge de 88 ans. Ses funérailles se sont tenues le 26 avril.

Place désormais au conclave, ce huis clos sacré, dont l’étymologie latine – cum clave, “avec clé” – résume la solennité.

Dès demain, 7 mai 2025, 138 cardinaux de moins de 80 ans, venus du monde entier, entreront dans la chapelle Sixtine.

Coupés du monde, sans téléphone, ni Internet. Jusqu’à ce qu’un nom s’impose.

Un conclave mondial, une Afrique bien placée

Pour la première fois, moins de la moitié des électeurs sont européens. Le Brésil en compte sept.

Et l’Afrique se distingue, à la fois par son dynamisme spirituel et par le profil de ses cardinaux.

Trois noms reviennent avec insistance : Fridolin Ambongo (RD Congo), Peter Turkson (Ghana) et Robert Sarah (Guinée).

Fridolin Ambongo, l’homme fort du catholicisme africain

Âgé de 65 ans, archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo a été créé cardinal par François en 2019. Théologien de formation, homme de terrain, il est très apprécié du défunt pape.

Depuis 2020, le Congolais siège au sein du Conseil des cardinaux, l’organe informel qui conseillait directement François.

Aucun prélat africain n’a jamais eu une telle influence au Vatican.

Militant engagé pour la paix en République Démocratique du Congo, il a dénoncé la violence dans l’Est du pays et milité pour des élections libres.

Fridolin Ambongo est aujourd’hui président du SCEAM, le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar.

Son nom revient avec insistance dans les couloirs romains.

Peter Turkson, un ghanéen influent et diplomate

À 76 ans, Peter Kodwo Appiah Turkson est l’un des visages bien connus de l’Église catholique africaine.

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Ordonné prêtre en 1975, archevêque de Cape Coast dès 1992, il a été appelé à Rome par Benoît XVI pour diriger le Conseil pontifical Justice et Paix.

Il a également été rappelé par le pape François pour prendre en charge les questions de développement humain intégral.

Homme de dialogue, formé entre Rome et New York, il a marqué les esprits par ses positions nuancées.

Tout en dénonçant les lois homophobes, il a réaffirmé l’enseignement de l’Église, sans jamais rompre le lien avec l’Afrique.

C’est un cardinal respecté, modéré, au parcours international.

Robert Sarah, le conservateur redouté et respecté

À 79 ans, le cardinal guinéen Robert Sarah reste une figure puissante, malgré son retrait progressif des responsabilités curiales.

Ancien préfet de la Congrégation pour le Culte divin, Robert Sarah incarne la ligne la plus traditionnelle de l’Église.

Formé en Côte d’Ivoire, en France, à Rome et à Jérusalem, il prône une doctrine rigoureuse sur la famille, l’euthanasie ou l’avortement.

Ses critiques virulentes du pape François l’ont isolé d’une partie du collège cardinalice. Mais il conserve de solides soutiens parmi les catholiques conservateurs.

Sa comparaison, en 2015, de l’homosexualité et de l’avortement à l’État islamique avait provoqué une onde de choc.

Un vote incertain, des lignes brouillées

Avec 80 % de cardinaux nommés par le défunt pape, ce conclave s’annonce imprévisible. Le collège n’est ni entièrement progressiste, ni pleinement conservateur.

L’héritage du pape argentin et l’orientation future de l’Église seront au cœur des délibérations.

Parmi les autres noms cités figurent aussi les Italiens Pietro Parolin ou Pierbattista Pizzaballa, le Philippin Tagle, ou encore le Hongrois Peter Erdo.

Mais de nouveaux visages pourraient émerger dans les prochains jours, à mesure que les discussions progressent.

Eirena Etté

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